Développé par femProcomuns à Barcelone, le modèle de soutenabilité des communs est un précieux outil pour structurer les projets collaboratifs, qu’ils soient émergents ou déjà établis. Ce modèle explore cinq piliers essentiels – communauté, ressources, co-production, partage et gouvernance – offrant ainsi un cadre complet pour la gestion et le développement des communs.

Chaque pilier est exploré en détail à travers des fiches pratiques fournies par femProcomuns et traduites par Cultiver les communs. Ces fiches fournissent des outils concrets pour soutenir l’exploration et la mise en œuvre de chaque aspect du projet collaboratif, en mettant l’accent sur l’implication de la communauté, la gestion des ressources, la co-production, le partage et la gouvernance.

Le modèle propose une séquence logique pour explorer les différents piliers, commençant par la communauté et se terminant par la gouvernance. Tout au long de ce processus, il est recommandé de garder à l’esprit les valeurs fondamentales du projet afin de minimiser les rapports de domination.

Grâce au modèle de soutenabilité des communs, les porteurs de projets collaboratifs disposent d’un cadre solide pour structurer et développer leurs initiatives. En mettant l’accent sur l’implication de la communauté, la gestion responsable des ressources, la collaboration active, le partage équitable et une gouvernance transparente, ce modèle offre une voie vers la durabilité et la résilience des communs.

Ce modèle, articulé autour de cinq piliers fondamentaux, offre une méthodologie complète pour structurer et développer ces initiatives de manière durable et inclusive.

Au cœur du modèle se trouve la communauté, composée des personnes qui produisent, entretiennent et utilisent un bien commun partagé. Les projets de communs numériques, urbains ou de connaissances reposent souvent sur des communautés vastes et diverses, où la participation, la communication et la prise de décision sont des éléments clés.

La mobilisation des ressources, qu’elles soient matérielles ou immatérielles, est un aspect crucial de la viabilité des projets collaboratifs. Ces ressources peuvent être apportées par les membres de la communauté ou provenir de l’extérieur, et elles comprennent une gamme variée d’éléments, des ressources naturelles aux logiciels informatiques.

La coproduction met l’accent sur la main-d’œuvre et les relations de production au sein de la communauté. Elle repose sur l’idée d’autoproduction collective, où les membres de la communauté collaborent pour résoudre leurs propres besoins et défis. La coordination efficace de la force de travail humaine est essentielle pour assurer le succès du projet.

La cogouvernance identifie les mécanismes permettant une prise de décision démocratique et distribuée au sein du projet. Cela inclut les politiques d’affiliation, les processus de mobilisation des ressources et la répartition équitable de la valeur générée entre les contributeurs.

Le partage des connaissances, des compétences et des productions est crucial pour la durabilité des projets collaboratifs. Il favorise la transmission des pratiques au sein de la communauté et encourage la collaboration ouverte avec d’autres initiatives similaires.

En utilisant le modèle de soutenabilité des communs, les acteurs impliqués dans les projets collaboratifs peuvent mieux comprendre les dynamiques de leur initiative et développer des stratégies pour assurer leur viabilité à long terme. En combinant une réflexion approfondie sur chaque pilier avec des outils méthodologiques, juridiques et économiques appropriés, ces projets peuvent prospérer et contribuer de manière significative à la construction d’un monde plus durable et inclusif.

 

Retrouvez également l’article de Joël Nadeau « Sortir de l’imaginaire marchand » qui propose une réfléxion autour de l’utilisation de ce modèle

« J’observe à quel point il est difficile de réfléchir nos projets en dehors de la logique marchande et, par extension, de la compétition. Je vous partage ici un bref retour d’expérience sur une démarche, toujours en cours, qui vise à penser les plateformes En commun à travers le commoning. » – Cliquez ici pour lire la suite de son article